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Le Règne de la data / Edouard Laugier
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Le digital a pris le pas sur la presse chez les annonceurs : en 2006, en France, le premier ne représentait que 3,5 % de l'achat média, contre 45 % pour la presse. Onze ans plus tard, le digital est monté à 36 %, alors que la presse a chuté à 18 %. Et pour les éditeurs de presse, les investissements publicitaires n'ont pas simplement basculé du physique vers le numérique : ils ont entre temps été happés par des acteurs tels Google ou Facebook, qui tiennent d'une main de fer le marché de la publicité sur le web. S'ils bénéficient d'un tel monopole, 78 % du marché est partagé entre eux deux, c'est parce qu'ils offrent aux annonceurs plus d'informations que n'importe qui d'autre sur les consommateurs. Or, les données sont devenues très précieuses pour cibler au mieux les clients et leur montrer les publicités susceptibles de les toucher davantage. Les éditeurs de presse et leurs régies ne peuvent pas lutter sur ce terrain contre Google et Facebook. Ils doivent réinventer leurs modèles, s'intéresser à l'adtech (les nouvelles technologies publicitaires digitales), ou même pourquoi pas faire cause commune pour faire revenir les annonceurs chez eux. Des détails. Pas de chiffres.
Voir le numéro de la revue «Nouvel économiste, 1936, 28/09/2018»
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