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  • Histoires désobligeantes / Léon Bloy |

    Histoires désobligeantes / Léon Bloy Bloy, Léon (1846-1917). Auteur

    Histoires désobligeantes 5/5 Histoires désobligeantes de Léon Bloy Ce sont 31 histoires que nous conte Léon Bloy, romancier français né en 1846 et mort en 1917. Les histoires en e... Voir plus Histoires désobligeantes de Léon Bloy Ce sont 31 histoires que nous conte Léon Bloy, romancier français né en 1846 et mort en 1917. Les histoires en elles mêmes n’ont sûrement rien de transcendantes, mais ce sont le ton et le style qui en font tout l’intérêt car l’homme a l’art du mot qui fait mouche dans un français qui peut sembler un peu désuet certes mais oh combien fleuri et explicite. Il manie la métaphore à longueur de phrases, c’est souvent drôle voire truculent. Des histoires qui cassent du bourgeois et du curé sous toutes leurs formes, en fait qui cassent un peu tout le monde car l’homme assurément déteste ses congénères. Une découverte pour moi qui ne le connaissait que de nom. Jacques était aller se réfugier dans l’église pour se cacher de la chaleur. Il pensait s’être assoupi juste à côté d’un confessionnal, mais finalement il avait clairement été témoin d’une confession gênante, une femme évoquait un poison versé dans une tisane, elle s’accusait. Quand elle sortit, il l’observa, c’était sa mère… Madame Alexandre, née Léontine Bouton avait grandi auprès de son père, le Vieux, et des pires gens qui soient, si bien qu’à 18 ans elle tenait un hôtel bien peu fréquentable. Il y avait des années qu’elle n’avait pas revu ce Vieux quand il fit sa réapparition en lui réclamant gîte et couvert, il avait tout dépensé de ses diverses opérations malhonnêtes… Il s’appelait Monsieur Pleur, il était hideux, sale, avare et méchant, certains l’avaient nommé Schylock. Il s’exprimait en « circonlocutions extatiques » et bien sûr, compte tenu de sa richesse, de son ou de ses immeubles de rapport, des malfrats l’étouffèrent sur sa couche malodorante, et ce que l’on trouve laissa les habitants éberlués… Damascène Chabrol était un poète à la chevelure blanche et hirsute avec une figure de « brique pilée, et l’auteur se souvient d’une nuit en sa compagnie, de cet homme amoureux « de petites femmes, de grands vers et de désirs de gloire »qui lui fit la lecture d’un drame de sa composition, « La Fille de Jéphté »… Quand il mourut, appelons le Lazare, bien peu s’en aperçurent, les journaux l’encensèrent, eux qui l’avaient bassement détesté toute sa vie. Il faisait partie de ces hommes qui nient la mort et pour lesquels la survie n’est qu’affaire de volonté. Pour faire simple, la mort n’était qu’une imposture… C’est Le Postillon de Longjumeau qui annonça la mort des époux Fourmi, un suicide apparement. Le notaire se souvenait encore de leur arrivée, il leur avait trouvé la maison, ils étaient riches, amoureux, il les avait surnommés, Paul et Virginie, mais la vérité était bien plus étrange… Ils étaient quatre qui n’étaient pas frères, Theodore, Theodule, Théophile et Theophraste, ils vivaient ensemble. Ce dernier était le leader, une rigueur absolue, une chasteté impressionnante, qui, entre autre, servait à canaliser le fougueux Theodore, un lion indomptable. Ils eurent alors une idée, médiocre, il fait le dire, réaliser un seul cerveau sous quatre épidermes… Mademoiselle Cléopâtre du Tesson des Mirabelles de Saint Pothin sur le Gland et Miss Elfrida Magpie se chérissaient tant depuis trente ans qu’elles avaient fini par se ressembler, c’est une agence matrimoniale fondée par Cléopâtre à l’insu de son amie, L’ange Gardien du Foyer que tout se gâta… Alcibiade Gerbillon, dentiste, allait épouser Antoinette Planchard, il était chez l’imprimeur pour commander les faire part. Il aurait dû être en joie mais lui savait bien comment il en était arrivé à obtenir sa main… Ce fut un choc pour Florimond Duputois lorsqu’il reçut ce mot de Rolande, la femme d’un ami qui l’invitait le soir même à la rejoindre, la porte serait ouverte, son mari absent, elle se donnerait à lui… Il avait tout fait pour Némorin Thierry, « issu d’une basse branche de néflier de la bourgeoisie », il pensait l’avoir formé à force de pédagogie mais il avait oublié « les rappels incessants du gratte-cul primordial et indéfectible »… Justine dont il était ami lui demanda, après avoir reçu l’extrême onction, de contacter son oncle très riche, pour rembourser 80000 francs empruntes honteusement à des gens pauvre, même à une aveugle… Maxence sortait des bras de sa maîtresse et traversait un quartier mal famé. Une vieille prostituée l’aborda déroulant le programme de ses spécialités… Un Don Juan venait de mourir, c’était le Marquis Hector de la Tour de Pise pour lequel »des reines avaient crevé d’amour », en tout cas c’était ce que racontait la légende mais la sage femme en avait une autre version… Madame Virginie Durable, née Mucus, était le »type insuffisamment admiré de la Martyre », elle était de Lyon donc de la pire espèce que l’on pût trouver… Aristobule aurait pu faire partie des crétins célèbres ce qui ne l’empêcha point d’être un riche marchand à la cinquantaine et donc de chercher femme… Madame Presque venait de divorcer de Monsieur Vertige après l’avoir copieusement trompé, elle était arrivée à ses fins. Mais dès lors toutes ses aventures manquaient de sel, il n’y avait plus le plaisir de rendre l’autre cocu et l’argent avait disparu… Ce vagabond avait croisé un renard aussi mal en point que lui et il l’avait épargné espérant que cette bonne action lui porterait chance et lui permettrait de nourrir femme et enfants… C’était la veille de Pâques et la vicomtesse Brunissende des Égards s’en vont se confesser au prêtre des lieux. Elle détestait les pauvres, avait plein d’amants et en quelques minutes le reconnut dans le confessionnal. Abasourdi, le saint homme frappa à sa porte tôt le matin suivant… Dans un cercle, un homme raconte à ses amis l’effet que produit sur les gens l’expression « Le Torchon Brûle », c’est alors que Rodolosse leur narre une étrange histoire… A l’issue d’un accident il fut atteint de Clairvoyance. Il finit par demander l’aumône sous »le porche basilicaire de Saint Isidore le Laboureur », on imaginait qu’il fut auparavant un aveugle brillant qui avait fait l’ornement de l’état… On venait d’apprendre la mort de Prosper Vénard, grand enlumineur qui avait rénové l’Enliminure et dont les mots étaient devenus célèbres par ses incroyables arabesques, mais il laissa également un souvenir bien différent à ses contemporains… Monsieur Terttulien, un riche fromager était dans la cinquantaine quand il perdit sa femme de 20 ans plus jeune, elle était ravissante mais n’avait pu enfanter. Après les obsèques il entreprit de vider sa chambre et ouvrit son secrétaire… Lorsque leurs ventres furent remplis »une trentaine de plantigrades sublimes »étaient tombés d’accord pour »roter »une lotion visant à deporte tout citoyen ne pouvant justifier de 30000 francs de revenu… Cymodocée Demandon était une fille de 20 vivant dans une misère noire, un matelas punaisé au milieu des bondieuseries de sa mère, rumine ne lui avait été épargné et on sait que »le sauveur ne descend guère de sa croix pour les pauvres filles »… Chez les Panard, il y avait un cabinet de lecture qui était si ridiculement petit qu’une seule personne pouvait y être, pour on comptait pas moins de 10 personnes dans la maison. Mais c’était Orthodoxie, la jeune vierge des lieux qui souffrait le plus de cette situation… Esculape Nuptial s’était assuré que le vieillard était bien mort après l’avoir lardé de coups de couteau. « La conscience parfumée » il avait empoché une bien belle somme et il se mit à aider les autres, aller à l’église. On ne le voyait jamais, il ne fréquentait que le bordel où, d’ailleurs il d’amouracha de Lulu et de son cul… Ambroise Chaumontel, avocat dont »l’éloquence eut embrouillé jusqu’aux filaments du chaos »ne mangeait plus ou presque depuis deux jours au grand désespoir de sa fille Suzanne. Il ne proférait pas un mot et n’appelait pas le docteur… Lettre confession d’un homme qui part pour l’Afrique où il espère se faire tuer et raconte l’histoire de sa vie, sordide, entre une mère disparue jeune et un père qui le détestait … A la fin d’un dîner, la bêtise atteignit un tel niveau que l’on se mit à parler des objets trouvés sur ce qu’on nomme « mystérieusement et amphibologiquement, la voie publique ». C’est le sculpteur Pelopidas Cagougnole qui raconte… Le Consolateur narre l’histoire qui lui arriva à Notre dame de la Salette, lieu de pèlerinage. Il avait pris la défense d’un pauvre homme harcelé par des dévots dont trois ecclésiastiques… L Voir moins M. LAVEZE Gérard - Le 20 décembre 2024 à 08:56
  • Histoire d'une prostituée / Clara Dupont-Monod |

    Histoire d'une prostituée / Clara Dupont-Monod Dupont-Monod, Clara (1973-....). Auteur

    HISTOIRE D'UNE PROSTITUEE - Clara DUPONT MONOD 5/5 Une fois de plus Clara DUPONT MONOD se singularise avec brio quant au choix de son sujet et à sa façon pudique, empathique et parfaitement maîtrisée d... Voir plus Une fois de plus Clara DUPONT MONOD se singularise avec brio quant au choix de son sujet et à sa façon pudique, empathique et parfaitement maîtrisée de le traiter : un récit qui se lit comme un roman et qui n'est pourtant que le fruit de la relation durant deux ans de deux femmes : l'auteur et une jeune prostituée bulgare, Iliana qui commence à se prostituer occasionnellement dès quinze ans pour se payer des vêtements et du maquillage et se retrouve dans les filets d'un réseau dont elle ne sort pas : coups, humiliations, insultes, grossesses avortées, son univers n'est que violence : celle du protecteur, des autres prostituées qui revendiquent leur parcelle de trottoir, celle de la police, celle de bandes de jeunes qui les enlèvent en voiture... Clara Dupont Monod va aborder grâce à la relation de confiance qu'elle établit avec Iliana le quotidien de la jeune femme tel que les clients, la solitude car entre elles, les jeunes femmes ne parlent que du "trottoir" et du travail, la désacralisation de l'acte sexuel, les proxénètes, l'enfance de ces jeunes femmes qui sont en rupture totale : familiale, identitaire, amoureuse et des idéaux de l'enfance. S'en sortir est ce possible lorsqu'elles se retrouvent sans papier, avec juste de quoi payer la chambre d'hôtel, mentant à la famille en prétextant avoir un emploi stable et rémunérateur et l'engrenage dans lequel elles finissent par se retrouver. Une plongée dans la psychologie de ces jeunes femmes qui se sont structurées dans la peur et la violence et n'ont aucun autre repère. (l'homme doit être fort et autoritaire, la femme doit obéir, il est normal qu'il frappe ...) Clara Dupont Monod aborde dans la préface le problème des lois françaises particulièrement laxistes à l'égard des proxénètes mais qui pénalisent le "client" et la "prostituée" que l'on renvoie dans son pays d'origine ET qui est aussitôt reprise par le réseau (avec les sanctions qui vont de pair). Une approche humaine et littéraire et en aucun cas un rapport journalistique ou une enquête. Et un texte qui permet de lever le voile sur l'univers sombre des "filles de joie". Clara Dupont Monod es née en 1973. Une nouvelle fois elle s'attache à une personnalité stigmatisée par la société ou l'Histoire avec son style impeccable et sa délicatesse habituelle. Voir moins Christiane - Le 20 décembre 2024 à 07:08

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