Lauréate du prix Médicis étranger en 2023
Romancière, nouvelliste et poétesse, Han Kang, s’est fait connaître du grand public avec son livre La Végétarienne (Les éditions du Serpent à Plumes), lauréat du Man Booker Prize en 2016, première consécration pour l’autrice de 45 ans à l’époque. La deuxième arrive sept ans plus tard, en 2023 lorsque son roman Impossibles adieux, traduit en français par Kyungran Choi et Pierre Bisiou et publié chez Grasset, remporte le prix Médicis étranger.
« L'écriture de Han Kang mêle sensations et sentiments et les fait vibrer en arabesques - scènes du présent et images du passé se superposent, réel et fantasme s'enchâssent pour composer un sublime chant d'adieu, et d'amour aussi », expliquait notre collaborateur Sean Rose dans sa critique du roman.
Une victoire inattendue
Pierre Bisiou, co-traducteur d’Impossibles adieux et ancien éditeur de Han Kang - notamment de La Végétarienne - au éditions du Serpent à Plumes, confie à Livres Hebdo, sa « joie profonde » : « Au-delà d’être une grande écrivaine, c’est une femme humble et authentique ». Joachim Schnerf, son éditeur chez Grasset, en parle quant à lui comme de « l’une des plus grandes écrivaines vivantes » et se dit infiniment heureux » quant à sa distinction « inattendue ». « Nous savions que ça allait arriver mais nous ne nous doutions pas que ce serait aujourd’hui », a-t-il précisé.
Pour l’occasion, la maison d'édition prévoit un nouveau tirage d’Impossibles adieux - écoulé à ce jour à plus de 10 000 exemplaires selon GFK - avec le fameux bandeau Prix Nobel. De son côté, Le Livre de poche, qui avait été le premier éditeur de poche à publier un roman de Han Kang (La Végétarienne, en 2016), annonce la reprise en poche d’Impossibles adieux pour 2025.
Joachim Schnerf, quant à lui, annonce pour Grasset un recueil de poèmes pour 2025 ainsi qu’un roman, en cours d’écriture, et dont la date de parution demeure encore inconnue.
Han Kang est né en 1970 à Gwangju en Corée du Sud avant de s’installer à Séoul dès l’âge de dix ans. Fille de l’écrivaine Han Seung-won, la jeune femme se passionne pour la littérature qu’elle étudie à l’université de Yonsei. S'ensuit une carrière littéraire qui débute dès ses 24 ans, âge où elle publie son premier roman. Aujourd’hui, l’autrice en compte une dizaine à son actif dont six traduits en français notamment chez Grasset, les éditions du Serpent à Plumes, Le Livre de poche, Points et Decrescenzo.
L’attribution du prix Nobel à une écrivaine sud-coréenne marque donc une nouvelle étape dans le rayonnement culturel du pays. Selon Pierre Bisiou, « la littérature asiatique mérite tout l’intérêt de Stockholm ». Ce couronnement laisse pour autant de côté des écrivains boudés depuis des années par l’Académie, dont la liste ne cesse de s’allonger. En première position, on retrouve notamment l’écrivaine Joyce Carol Oates, pressentie depuis 1979.
(sources : Livre-hebdo)
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