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Tunisie : un processus démocratique sur le fil du rasoir, entretien avec Kamel Jendoubi / Béatrice Giblin
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La Tunisie commémore en 2021 les dix ans d'un processus démocratique ayant nourri de grands espoirs. Le lieu pour Kamel Jendoubi, ex-président de l'instance électorale ayant organisé les premières élections libres et démocratiques en octobre 2011, de s'interroger sur les blocages institutionnels et politiques menaçant aujourd'hui ce processus. Une enceinte parlementaire, otage d'affrontements entre extrêmes, l'obstination d'Ennahda à demeurer maîtresse du jeu en dépit d'une nette désaffection de son électorat et un environnement régional instable, sinon hostile concourent à un détricotage insidieux des acquis de l'après-2011. L'imprévisibilité d'un chef de l'Etat peu sensible à l'équilibre des pouvoirs finit de compromettre une dynamique restée à mi-chemin. Le dégoût des citoyens pour la chose publique, harassés par les difficultés du quotidien et les inégalités croissantes, les expose d'autant aux dérives populistes de tous bords voire, pour certains jeunes privés d'avenir, aux appels au djihad. La forte implication des femmes - notamment pour une égalité dans l'héritage toujours refusée -, une liberté d'expression indéniable et la sauvegarde de l'Etat de droit viennent nuancer une situation bel et bien alarmante.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 180, 01/01/2021»
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