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Poutine et l'Europe / Alexis Prokopiev
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"Avant, il était juste notre président et il pouvait être remplacé. Maintenant, il est notre vojd et nous ne laisserons personne le remplacer." Notre vojd, "guide", est le nom historiquement donné à Staline. Cette déclaration de Margarita Simonian, rédactrice en chef de Russia Today et porte-parole officieuse du Kremlin, au lendemain du plébiscite obtenu par Vladimir Poutine, dit bien le message que les partisans du "leader national" veulent envoyer aux électeurs russes. Le scrutin du 18 mars 2018 aura certes été légèrement différent des exercices précédents : un choix plus large de candidats - huit, contre cinq en 2012 -, des profils plus variés, avec notamment la participation de la journaliste Ksenia Sobtchak, des débats plus animés Mais, finalement, ce fut une élection sans alternative réelle. Même si l'objectif " 70-70 " du Kremlin (un taux de participation de 70 % et 70 % des suffrages pour Vladimir Poutine) n'a pas été atteint, la participation n'ayant été que de 67 %, le score de 76 % attribué à Vladimir Poutine frappe les esprits, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, et laisse imaginer un soutien réel et massif au sein de la population russe. On est même tenté de se demander pour quelles raisons, au vu de ces chiffres, les autorités s'obstinent à de telles méthodes de pression sur les électeurs et sur les votes.
Voir le numéro de la revue «Esprit, 444, 01/05/2018»
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