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Interroger la domination partisane, quand le parti hégémonique n'est pas le parti dirigeant / Clémentine Fauconnier
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Alors que le parti Russie unie, créé en 2001 pour soutenir Vladimir Poutine cette même année, domine le système partisan russe depuis quinze ans, son poids politique demeure paradoxalement faible. Il constitue ainsi un cas peu étudié dans la littérature sur les organisations partisanes : celui d'un parti hégémonique - au sens de Giovanni Sartori d'une organisation partisane qui évolue dans un système non compétitif - mais qui pourtant n'est pas un parti dirigeant et demeure un instrument entre les mains des dirigeants du pouvoir exécutif. Cet article vise à éclairer un des aspects de cette forme de domination partisane particulière en analysant les ressorts de ses victoires aux élections régionales puis législatives, dans un contexte de baisse du soutien de la part des électeurs. Il montre en effet de quelle façon, après le mouvement de protestation de l'hiver 2011-2012, les dirigeants de l'exécutif ont finalement choisi de maintenir le "statu quo" en garantissant la domination de Russie unie via une réforme de la législation électorale plutôt que de réformer le parti ou de renforcer son rôle dans la vie politique russe.
Voir le numéro de la revue «Hérodote, 166-167, 01/09/2017»
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