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Cinéma algérien nouvelle génération
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C'est une série de recoupements qui nous a donné envie de rencontrer ceux qui semblent être en train de former le "jeune cinéma algérien": en février 2015, la sortie du moyen métrage de Karim Moussaoui, "Les Jours d'avant" (cf. Cahiers n°708), qui revient sur la décennie noire en jouant habilement des échelles entre émois intimes et chocs historiques ; puis en juillet 2015, la présentation au FID de "Dans ma tête un rond-point", premier long métrage de Hassen Ferhani, vainqueur du Grand Prix, documentaire sidérant sur le plus grand abattoir du pays, et qui vient de sortir en salle. Ces deux cinéastes, nés dans les années 80 et amis de longue date, ont grandi pendant la guerre civile et ont sorti un peu la tête de l'eau grâce au cinéma : Hassen Ferhani a été l'assistant de Karim Moussaoui, ils ont animé ensemble l'unique ciné-club d'Alger et commencé à reconstruire un espace commun autour des films. La productrice de Hassen Ferhani, Narimane Mari, a fondé la société de production Allers Retours Films et a réalisé un premier long métrage, Loubia Hamra ("Haricots rouges"), Grand Prixau FID en 2014, qui devrait trouver le chemin des salles en France et sortira en Algérie en septembre. La réalisatrice a travaillé avec des enfants d'Alger sur la mémoire de la guerre d'Algérie, jusqu'à aboutir à un conte halluciné, où les enfants se transforment en loups-garous de la mémoire, petits corps hantés dont la puissance de vie les dépasse presque. Les plus belles séquences, nocturnes et rythmées par la musique de Zombie, font des enfants les témoins et les inventeurs de leur histoire, ceux qui jouent et déjouent les pièges du passé.
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinéma, 720, 01/03/2016»
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