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Enquête sur la folie des complots
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Caroline Fourest connaît bien les conspirationnistes. Elle traque, décortique, dénonce régulièrement les dangers de leurs délires paranoïaques, que l'on aurait tort de réduire à la folie douce des adorateurs de l'ovni de Roswell et ses extraterrestres, prétendument escamotés par l'armée américaine dans les années 1940. Car les conspirationnistes connaissent bien Caroline Fourest : son travail, voire sa vie sont surveillés sans répit et sans faille. Le moindre de ses écrits, la moindre de ses conférences, chacune de ses interventions publiques sont "passés au scanner", et gare à l'approximation, à 'erreur anodine qui, sous ces projecteurs, se retournent immédiatement contre elle ! D'autres journalistes, historiens, sociologues, philosophes ou simples citoyens, eux aussi engagés dans la lutte contre l'industrie du fantasme permanent, subissent le même traitement. Car la machine conspirationniste est experte en matière de harcèlement et fait preuve d'une puissance redoutable, décuplée, comme on l'a vu après les attentats de Paris ou, plus récemment, la chute de l'A320 de la German Wings, par Internet, où se répand, à une vitesse inédite, un virus aussi contagieux que résistant : le soupçon.
Voir le numéro de la revue «L' Express, 3328, 15/04/2015»
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