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La Valeur de la vie humaine en économie / Nicolas Treich
Article
La France fait face depuis de nombreuses années à un endettement public qui l'oblige désormais, et sans doute pour longtemps, à maîtriser et resserrer le plus possible son budget. Dans ce contexte de rareté durable de la ressource budgétaire, la rationalisation des dépenses publiques constitue un passage obligé qui s'appuie sur divers instruments économiques et statistiques. Parmi ces instruments, celui consistant à donner une valeur statistique à la vie humaine pourrait être utilisé plus systématiquement dans l'évaluation des politiques publiques, en amont des prises de décision. Cette "valeur de la vie statistique" (VVS) ne doit pas s'entendre comme la valeur conférée à une vie humaine particulière, mais comme l'effort que la collectivité est prête à consentir pour réduire un risque de décès. C'est ce que rappelle Nicolas Treich dans cet article visant à préciser le concept de valeur de la vie en économie, à montrer comment celle-ci est calculée, appréciée empiriquement, mais aussi quel est son rôle (notamment dans les pays anglo-saxons) dans la décision publique. Car la VVS permet d'évaluer l'impact d'une dépense, d'une réglementation, d'un investissement sur le risque décès, et donc de réaliser des arbitrages. Bien évidemment, ces arbitrages se font à l'échelle de la collectivité et soulèvent encore un certain nombre de questions, rappelées par l'auteur, en particulier en termes d'équité. Pour autant, compte tenu des contraintes budgétaires évoquées, il est vraisemblable que de plus en plus de choix politiques intègreront la VVS dans les critères d'aide à la décision, d'où la nécessité de bien comprendre comment elle est évaluée et comment cet outil peut s'articuler avec les autres approches et instruments de gestion du risque.
Voir le numéro de la revue «Futuribles, 404, 01/01/2015»
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