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Nanni Moretti : "J'ai toujours voulu laver le linge sale en public" / Eric Libiot
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Son premier long-métrage, en 1976, s'intitulait "Je suis un autarcique". Depuis, Nanni Moretti a changé. Quoique. Le cinéaste, devenu conscience de gauche dans les années 1990-2000, est retourné sur des chemins plus personnels. La vie qui passe. L'âge qui avance. La barbe qui se grise. L'envie, surtout, de se concentrer sur ce qu'il sait faire de mieux, dit-il : " Réaliser des films." Avec, sans doute, moins d'humour mais plus de profondeur. Moins de militantisme politique et plus d'introspection humaine. Témoin : "Habemus papam", avec Michel Piccoli dans le rôle d'un pape incapable d'assumer la charge qui lui a été confiée. Nanni Moretti, lui, assume tout. Sa critique de Berlusconi, ses piques contre la gauche, son amour du cinéma. Il n'a vraiment pas beaucoup changé, en fait. Un vieil ours qui grommelle et qui soudain s'enflamme.
Voir le numéro de la revue «L' Express, 3140, 07/09/2011»
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