D’abord percussionniste et batteur, après des études musicales au Conservatoire de Nice, Patrick Cenciai se tourne en autodidacte vers la guitare et les claviers, à la fin des années 70. Il commence par enregistrer des reprises de rock progressif avant de se tourner vers la composition. Son premier album, Solstice, enregistré en 1992 avec quelques complices, est fortement influencé par l’esthétique du label allemand ECM. En 1994, paraît Images, un album de musiques pour films, hommage au septième art – autre passion de Patrick – et à ses musiques. Les albums suivants, Thèmes en 2000, Cubes en 2013, enregistrés comme le précédent entièrement en solo, seront beaucoup plus éclectiques, abordant rock, jazz ou chanson. En 2017, toutes les inspirations du compositeur sont réunies sur Vision, cinquième étape aboutie d’un musicien qui n’a d’autre ambition que de se faire plaisir. Un album sur lequel il convie de nombreux musiciens dont le guitariste Bernard Ros – Philharmonie… - et le chanteur Alex Boussacre – Genesya… -, et où se télescopent les influences assumées de Supertramp, Genesis, Michel Jonasz ou Gino Vannelli, sans oublier, bien sûr… le cinéma !
Corou de Berra
A l'origine, grande chorale populaire, cet ensemble de chant polyphonique fondé en 1986 par Michel Bianco, se réduit à mesure qu'il affine son discours et gagne en professionnalisme. En 2015, l'ensemble vocal, désormais quatuor, est une référence en matière de chants traditionnels des Alpes du sud, et une influence pour de nombreux groupes. Forte d'une douzaine de disques compacts et d'un DVD live, leur copieuse discographie témoigne de leurs incessantes recherches patrimoniales, qui ont permis de redécouvrir de nombreux chants traditionnels provençaux, niçois, ligures et piémontais. Leur musique essentiellement vocale s'est parfois prêtée au jeu des rencontres, invitant le percussionniste Carlo Rizzo, le batteur André Ceccarelli ou encore les chanteurs Francis Cabrel ou Jan Maria Testa, à se joindre à eux. Michel Bianco, jadis membre des groupes Testa pelada, Bachas - qui deviendra au début des années 80, Bachas Montjoia, après avoir fusionné avec le groupe aixois de Jean-Marie Carlotti... - a également publié deux albums sous son nom, sur lesquels il poursuit le travail élaboré avec le Corou de Berra. (photographie Clarisse Bianco)
Francis Lai
Né à Nice en 1932, Francis Lai étudie le piano et l’accordéon. Adolescent, il joue dans des orchestres de bal de la région. Rapidement, il rejoint la capitale où il s’installe à Montmartre. Musicien dans l’orchestre de Michel Magne, il accompagne ensuite Edith Piaf sur scène, à l’accordéon. Il écrit également des musiques pour elle ainsi que pour Nicole Croisille, Mireille Mathieu, Marie Laforêt et bien d’autres. Pour Yves Montand, il écrit en 1968 la musique de son grand succès La Bicyclette. L’année 1965 marque un tournant dans sa carrière. Son ami Pierre Barouh lui présente en effet le cinéaste Claude Lelouch, pour qui il compose la musique du film Un Homme et une femme, succès colossal et début d’une longue et fructueuse collaboration entre les deux hommes. Il ne cesse alors de composer des musiques de films, pour lesquelles il obtient de nombreuses récompenses : l’Oscar de la meilleure musique de film en 1970 pour Love Story, d’Arthur Hiller, mais aussi quatre Césars, pour les musiques des films Bilitis, en 1977, Les Uns et les autres, en 1981, Itinéraire d’un enfant gâté, en 1988, et Hasards et coïncidences, en 1998. En 2014, les World Soundtrack Awards lui décernent un prix d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Francis Lai s’est éteint à Paris le 7 novembre 2018.
Bernard Ros
C'est en 1974, après avoir découvert David Gilmour, Jimmy Page et Jimi Hendrix, que Bernard Ros devient guitariste. Sa contribution à de nombreux groupes participe à son apprentissage autodidacte. En 1988, il rejoint l'ensemble de guitaristes Philharmonie, emmené par Frédéric L'Epée ; une aventure qui durera dix années, au cours desquelles la formation enregistrera cinq albums inspirés - entre la musique répétitive d'un Steve Reich et les soli endiablés du guitariste de King Crimson - dont quatre sur le prestigieux label américain Cuneiform, contribuant à l'émancipation de la scène locale avant-gardiste. Depuis l'arrêt de Philharmonie, Bernard Ros se produit avec différentes formations - Antipop, notamment, qui édite un CD autoproduit - et régulièrement en solo, armé de quelques pédales compliquées qui lui permettent de se transformer en homme-orchestre. C'est dans cette formule solitaire qu'il publie en 2013 un premier album sous son nom, distribué par le label Muséa. Ici, tous les titres sont joués à la guitare électrique. Si la première plage évoque rythmiquement un certain Radiohead dans une sorte de rêverie "amnésiaque", l'album s'enchaîne avec quatre autres plages assez longues, à la fois très diverses et parfaitement homogènes. On comprend à l'écoute de cet album singulier, ce titre au singulier : Carnet de voyage. Notre homme n’a visiblement pas fait le tour du monde, ce qu’il nous donne à entendre ici, dépourvu de tout exotisme, est le récit d’un long voyage intérieur. Pour l’auditeur aussi, l’écoute de cet album peut être la source d’un cheminement intimiste, à condition de bien vouloir s’y abandonner. Adepte de longs concerts méditatifs improvisés, il a récemment enregistré certains d'entre eux. Pour en savoir plus : www.bernardros.com
Ma carte lecteur
**
Partage d'encart
Copiez ce code et collez-le sur votre site pour afficher l'encart
Ou vous pouvez la partager sur les réseaux sociaux