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Le Véganisme en Israël : une engagement peut en cacher un autre / Jérôme Segal
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Avec son demi-million d'habitants, Tel-Aviv se profile bien comme la capitale mondiale du véganisme et un voyage dans d'autres villes du pays, de Jérusalem à Haïfa, confirme que la ville côtière où siègent encore la plupart des ambassades étrangères est représentative d'une tendance de fond. D'ailleurs, déambulant dans "la bulle" - surnom donné à la ville évoquant l'insouciance qui y règne à une cinquantaine de kilomètres seulement de Gaza ou de la Cisjordanie -, on sera surpris de rencontrer à peu près tous les jours des militants de la cause animale. Au-delà du véganisme qui est un mode de vie, ces militants se réclament en général de "l'antispécisme" : alors que le racisme repose sur l'hypothèse d'une prétendue race qui serait supérieure aux autres, que le sexisme repose en général sur un avantage attribué aux hommes par rapport aux femmes, le spécisme suppose qu'une espèce (au hasard... "Homo sapiens" !) aurait tous les droits sur les autres espèces animales, les exploitant à loisir et les ordonnant entre elles (les chiens et chats auront le droit en Occident à des cliniques spécialisées et des rayons entiers dans les supermarchés, tandis que 99 % des lapins et 95 % des porcs seront élevés dans des conditions atroces pour le seul plaisir gustatif de l'homme).
Voir le numéro de la revue «Les Temps modernes, 699, 01/07/2018»
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