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Peut-on fonder une morale sans dieu ?
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On connaît la prophétie de Dostoïevski : "Si Dieu n'existe pas, tout est permis !" Or, malgré l'effondrement de la croyance religieuse, force est de constater que les hommes ne sont pas tous devenus des criminels ni des dépravés. Mieux : c'est avec un souci éthique dissocié de la religion que nombre de nos contemporains envisagent leurs choix de vie ou les normes qu'ils transmettent. Si notre capacité à juger et à agir moralement subsiste sans référence à dieu, sur quoi repose-t-elle ? Dans la tradition occidentale, on distingue quatre grandes sources immanentes de la morale : les usages avec Montaigne, le sentiment avec Rousseau, le devoir avec Kant, et, enfin, la vie avec Nietzsche. Reste à savoir comment se déclinent ces options dans le quotidien. Et si dieu ne subsiste pas, caché, dans nos nouvelles tables de la loi - qu'il s'agisse du cours de morale que l'Education nationale s'apprête à introduire à l'école, du grand Autre de la psychanalyse ou de ce Dieu invisible qui serait, selon Levinas, derrière le visage de notre prochain.
Voir le numéro de la revue «Philosophie magazine, 78, 01/04/2014»
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