scène locale - jazz
Jean-Marc Jafet
Né à Nice en 1956, Jean-Marc Jafet a de qui tenir. Son papa, en effet, est un excellent guitariste manouche, que l’on a vu aux côtés de quelques uns des plus grands.
D’abord batteur, c’est sous l’influence de Jaco Pastorius que Jean-Marc se met à la basse électrique à la fin des années 70. Sa rencontre avec le guitariste Christian Escoudé sera aussi fructueuse que décisive pour sa carrière. C’est lui, dit-il, qui l’a mis sur les rails…
Il fait ses grands débuts aux côtés des Etoiles, excentrique et talentueux duo brésilien, qu’il accompagnera régulièrement.
Au cours des deux décennies suivantes, on le retrouvera avec quelques chanteurs – Michel Jonasz, Delpech, Nicole Croisille, Maurane… - et surtout avec de grands jazzmen français – Richard Galliano, les frères Belmondo, André Ceccarelli, Christian Vander, Babik Reinhardt… - dont la liste serait trop longue à détailler ici.
Sans pour autant abandonner sa basse fretless, Jean-Marc se passionne ensuite pour la contrebasse qui n’aura très vite plus de secrets pour lui.
Depuis de nombreuses années maintenant, il a fait le choix de revenir vivre à Nice, près de ses racines, préférant les scènes locales aux longues tournées qui l’éloignent des siens.
Pour le plus grand plaisir des jazzophiles azuréens !
Marc Peillon
L’annonce du soudain décès de Marc Peillon, mi-mai 2020, a été accueillie avec une grande tristesse par le milieu du jazz azuréen et ses nombreux amateurs.
Le contrebassiste et bassiste, actif depuis des décennies sur les scènes locales et parfois au-delà, a joué avec presque tout ce que la Côte d’Azur compte de musiciens de jazz et plus, car Marc Peillon s’intéressait avant tout aux rencontres humaines. Son incontestable talent lui a également permis de côtoyer sur scène des artistes tels que George Benson, David Sanborn, Richard Galliano, Tony Petrucciani, Stefano Di Battista, Stéphane Belmondo et tant d’autres qu’on ne saurait ici les citer tous. Un beau CV qui n’était nullement une quête chez Marc Peillon, qui qualifiait toutes ces collaborations de « belles rencontres ». Directeur adjoint du conservatoire intercommunal de Beaulieu - Villefranche sur mer, il y enseignait également la contrebasse, tout comme jusqu’à l’an dernier au conservatoire de musique d’Antibes. Ces dernières années, il avait fondé l’association Pépita pour organiser concerts et festivals. On lui doit notamment la création du festival Saint-Jazz-Cap-Ferrat en 2011, et tout récemment, du festival de jazz d’Entrevaux.
Si la présence de Marc Peillon sur disques ne reflète guère ses nombreuses activités musicales, c’est qu’il était avant tout attaché à la scène, à la musique « live ». Dans une interview accordée au Jazzophone, il disait : l’enregistrement (…) fait perdre les vibrations, le message. La musique doit rester un évènement physiologique…
Il avait 61 ans.
- Avec Béatrice Alunni, en 2015
- Avec Nina Papa, en 2015
- Avec Eric Sempé et Jean-Luc Danna, en janvier 2020 : Take the A train
Henri Roger
Musicien multi-instrumentiste autodidacte, Henri Roger a débuté sa carrière il y a quelques décennies auprès de Tai Phong, Mama Béa ou Catherine Ribeiro. Il y a quelques temps déjà que cet inventif touche à tout - son instrument de prédilection est le piano mais il est également guitariste et batteur... - pratique l'improvisation, en solo ou en compagnie de Paul Rogers, Bruno Tocanne, Barre Phillips ou encore Noël Akchoté.
Ces dernières années, on a pu le voir en concert dans notre région avec l'inclassable quartet Pouaz'rlk, avec le percussionniste Ismaël Robert - Duo Rythmigration - et bien sûr au sein de la Compagnie So What, fameux groupe de jazz azuréen avec qui il collabore de longue date.
Difficile de présenter en quelques lignes ce musicien "passionné par le dessin mélodique, la phrase, l'harmonie et le rythme", toujours en quête de rencontres et d'expériences musicales. Créateur de son propre label Facing you - un clin d'oeil à Keith Jarrett...-, Depuis 2014, il y a récemment multiplié les parutions CD, vinyls ou mp3, en solo, duo (avec Noël Akchote), trio (avec
Benjamin Dubosc et Didier Lasserre)...
2015 voit la parution de "Mourim", très beau duo avec le multi-instrumentiste Jean-Baptiste Boussougou.
Gilbert "Bibi" Rovère
© Photographie Bibi Rovère (à droite)
et Martial Solal par Roberto Polillo
Né à Toulon en 1939, Gilbert Rovère, dit Bibi, débute sa carrière musicale au milieu des années 50 en compagnie du saxophoniste niçois Barney Wilen.
On peut alors entendre le contrebassiste dans de nombreux clubs de Saint-Germain – Le Riverside, Le Chat qui pêche… - auprès de Bud Powell, Johnny Griffin, Dexter Gordon, Sonny Stitt ou encore Mal Waldron.
Dans les années 60, Bibi Rovère part en tournée mondiale avec Duke Ellington, avec qui il participe à une séance d’enregistrement. On le retrouve également auprès du guitariste René Thomas, de Sonny Rollins ou Cannonball Adderley.
Il effectue des tournées avec les Swingle Singers ou encore Jef Gilson, et enregistre avec le fameux compositeur contemporain Bernard Parmegiani pour sa pièce Jazzex.
A la fin des années 70, il met un terme à ses activités musicales et revient s’installer à Nice.
Dans les années 90, avec son ami François Chassagnite, il parcourt de nouveau les scènes azuréennes entouré de jeunes musiciens niçois, notamment le pianiste Fred D’Oelnitz, le saxophoniste Sébastien Chaumont, le batteur Bernard Weidmann, avec lesquels il fonde le groupe Epistrophy.
Des problèmes de santé l’obligent ensuite à quitter définitivement la scène. Il s’éteint chez lui, à Gorbio, le 13 mars 2007.
Né à Toulon en 1939, Gilbert Rovère, dit Bibi, débute sa carrière musicale au milieu des années 50 en compagnie du saxophoniste niçois Barney Wilen.
On peut alors entendre le contrebassiste dans de nombreux clubs de Saint-Germain – Le Riverside, Le Chat qui pêche… - auprès de Bud Powell, Johnny Griffin, Dexter Gordon, Sonny Stitt ou encore Mal Waldron.
Dans les années 60, Bibi Rovère part en tournée mondiale avec Duke Ellington, avec qui il participe à une séance d’enregistrement. On le retrouve également auprès du guitariste René Thomas, de Sonny Rollins ou Cannonball Adderley.
Il effectue des tournées avec les Swingle Singers ou encore Jef Gilson, et enregistre avec le fameux compositeur contemporain Bernard Parmegiani pour sa pièce Jazzex.
A la fin des années 70, il met un terme à ses activités musicales et revient s’installer à Nice.
Dans les années 90, avec son ami François Chassagnite, il parcourt de nouveau les scènes azuréennes entouré de jeunes musiciens niçois, notamment le pianiste Fred D’Oelnitz, le saxophoniste Sébastien Chaumont, le batteur Bernard Weidmann, avec lesquels il fonde le groupe Epistrophy.
Des problèmes de santé l’obligent ensuite à quitter définitivement la scène. Il s’éteint chez lui, à Gorbio, le 13 mars 2007.
Sashird Lao
Ce trio niçois, constitué de Yona Yacoub au chant, saxophone et percussions, Fred Luzignant au chant, trombone, flûte et percussions, et de David Amar au chant, à la basse, au saxo et aux percussions a apporté un vent de fraîcheur sur la scène locale – et au-delà – durant les quelques années de son existence, de 2004 à 2011.
Auteur de trois albums d’un électro-jazz flirtant avec la world music, Sashird Lao n’a pas fréquenté que les scènes locales, se produisant dans de nombreux festivals français – Charlie Free, Jazz à Porquerolles, Jazz sous les pommiers, Jazz à Saint-Germain… - et européens, ainsi que dans de nombreux pays – Italie, Kosovo, Brésil, Australie… -
En 2009, le groupe a effectué une tournée en Afrique.
Il s’est également fait remarquer en première partie d’artistes prestigieux, tels que Wayne Shorter, Johnny Clegg, Manu Dibango, Archie Shepp ou encore du groupe Gong.
Barney Wilen
Bernard-Jean Wilen est né à Nice en 1937 d’un père américain et d’une mère française. Très jeune, il joue régulièrement dans les bals et fêtes de sa ville, puis, dès le milieu des années 50, dans des clubs parisiens.
Il n’a pas encore vingt ans lorsqu’il enregistre son premier album et à peine plus lorsqu’il obtient la reconnaissance de ses pairs, notamment suite à ses participations à deux bandes originales de films : Ascenseur pour l’échafaud, avec Miles Davis, en 1957, et Les Liaisons dangereuses, deux ans plus tard, en compagnie des Jazz Messengers d’Art Blakey.
Parti un temps s’installer en Suisse, puis en Italie, amené à voyager pour différents projets musicaux – Etats-Unis, Afrique… - il n’en oublie pas pour autant sa région de naissance où il se produit souvent.
A Nice, il anime même un « Buro du jazz », qui le verra organiser des concerts gratuits et se produire dans des quartiers défavorisés et dans l’arrière-pays, ce qu’il considère comme « un acte de civisme ».
En 1977, il se produit pour une messe dans le village de Lantosque, récemment sinistré suite à un éboulement. En 1994, deux ans avant sa mort, il se produisait une dernière fois au Festival de jazz de Nice.
La Ville de Nice lui a rendu hommage en donnant son nom à une allée du Parc des arènes de Cimiez.
Voir aussi :
Livre : Yves Buin : Barney Wilen : Blue melody (2011) 781.65 WIL
Bande dessinée : Loustal / Philippe Paringaux : Barney et la note bleue (1994) BD/PAR/BAR