Fondé au début des années 70, le groupe niçois Carpe Diem devra attendre trois années et un passage télé dans l’émission Midi première, présentée par Danièle Gilbert pour voir enfin sa carrière décoller. En 1975, il publie un premier album aussi ambitieux qu’inégal, intitulé En regardant passer le temps.
Deux années plus tard, leur second album, Cueille le jour, s’avère bien plus abouti et constitue même une des plus belles réussites du rock progressif français. Le groupe se sépare en 1979 alors qu’il travaillait à un troisième album.
Comme de nombreux groupes de cette mouvance, Carpe Diem connaîtra une certaine reconnaissance posthume et de multiples rééditions, en France, au Japon et en Russie !
Contre toute attente, le groupe publie fin 2015 un troisième album, Circonvolutions, sur le label Muséa, qui avait déjà réédité leurs deux précédents opus, dans les années 90. Une belle surprise qu’on aurait aimé voir suivie de quelques dates de concerts, ce qui ne semble malheureusement pas d’actualité.
Dum Dum Boys
Au milieu des années 80, quelques potes étudiant plus ou moins à la fac de Nice décident de monter un groupe. Fans des Stooges, ils ne trouvent rien de mieux que de nommer celui-ci Dum Dum Boys, d’après le titre d’une chanson d’Iggy Pop.
Savent-ils qu’ils s’embarquent alors pour une aventure de plusieurs décennies qui les verra publier une ribambelle de 45 tours, 33 tours, disques compacts, composer la bande son de deux films pornographiques, partir pour d’improbables tournées au bout du monde et devenir au rock niçois ce que la pissaladière est à sa cuisine ? Sûrement pas !
Et tout ça pour produire une musique entre garage, punk et bricolage lo-fi, le groupe semblant avoir toujours refusé de mettre les pieds dans un studio d’enregistrement, ce qui achève de nous les rendre éminemment sympathiques.
Car qu’on se le dise : ce groupe est un mythe. Il n’est d’ailleurs pas impossible que la bibliothèque Louis Nucera nomme un jour sa section musique : ESPACE DUM DUM BOYS. Et ce ne serait que justice…
En mai 2019, le groupe publie un nouvel album, uniquement en vinyle : Dum Dum Boys play your favorite songs.
Notez aussi que Didier Balducci, indéboulonnable guitariste du groupe, également connu sous le charmant pseudonyme de Dj Memphis Mao, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont deux de référence pour qui croit tout savoir sur notre ville de Nice, sortes de guides touristico-neurasthéniques au fil desquels vous retrouverez parfois quelques succulents souvenirs des DDB on tour !
Shylock
Fondé en 1974 par trois jeunes musiciens niçois, le guitariste Frédéric L’Epée, le claviériste Didier Lustig et le batteur André Fisichella, le groupe de rock progressif Shylock fut l’un des rares du genre à bénéficier d’un contrat avec une grande maison de disques – CBS, en l’occurrence.
Principalement inspiré par le King Crimson fraîchement séparé, le groupe n’en développe pas moins un son original, de par l’association claviers / guitare et l’absence d’un bassiste – même si L’Epée y pallie parfois. Malgré des titres particulièrement réussis, les ventes restèrent modestes et le groupe se sépara dans une relative indifférence avant l’enregistrement d’un troisième album pourtant en chantier.
Néanmoins, au fil des années et des rééditions successives, en vinyle et en CD, Shylock gagna une réputation de groupe culte qui le poussa dans les années 2000 à se reformer, rejoint par le bassiste Laurent James, pour répondre notamment à des sollicitations de festivals, aux Etats-Unis, au Mexique, au Portugal… pour la plus grande joie des fans nés trop tard pour les voir à la fin des années 70.
En septembre 2012, la Bibliothèque Louis Nucéra eut l’honneur de les recevoir dans une salle comble et comblée de fans venus parfois de loin, pour un concert unique dans leur ville natale !
Step Ahead
Fondé en 1980 par le guitariste niçois Christian Robin, Step Ahead a connu une carrière aussi intense que brève. Malgré d’incessants changements de personnel, dont plusieurs anciens membres de Carpe Diem - voir par ailleurs - le groupe parvient à construire un répertoire et donner quelques concerts – d’abord instrumentaux - dans la région. Il obtient rapidement un contrat avec le prestigieux label RCA. Fort de sa rencontre improbable avec Danny Brown, chanteur irlandais en vacances dans un camping cagnois, le groupe bénéficie bientôt d’un mois d’enregistrement dans les studios Miraval , là même où Pink Floyd enregistra trois ans plus tôt The Wall . Malgré la parution d’un album remarquable, entre le Yes de Going for the one et le Marillion des débuts, le groupe ne bénéficia pas de la promotion attendue. Step Ahead donne une poignée de concerts à Valbonne, au théâtre de verdure de Nice, à Beaulieu sur mer… mais se sépare néanmoins au début de l’année 1984, au moment d’un renouveau prog dont il aurait bien pu être une des figures de proue. Il obtiendra néanmoins une reconnaissance tardive au travers de diverses rééditions et de citations dans des ouvrages relatifs au rock progressif. Step Ahead est aujourd’hui considéré par beaucoup d’amateurs comme un des grands disques des années 80 dans ce domaine.
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