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"Cry Macho" de Clint Eastwood. The Last Dance / Fernando Ganzo
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S'il est souvent parfaitement légitime de se méfier des critiques d'outre-Atlantique sur les films de Clint Eastwood (précaution nécessaire qui n'a fait que s'accroître avec le temps), les premiers retours français semblaient confirmer le mauvais accueil américain : "Cry Macho" serait un film "mineur", au mieux "fragile", au pire "dispensable". Rien de tout cela n'est tout à fait faux, mais un tel jugement reviendrait à ignorer deux points essentiels. D'abord, que la beauté du cinéma d'Eastwood a peu à voir avec la "grandeur" ou avec l'ambition. Ensuite, que ces dernières années ses films se sont avancés progressivement sur un territoire de plus en plus glissant, incertain, et qui semble si étranger et sourd aux dérives esthétiques hollywoodiennes que les mesurer individuellement en termes de qualité, de réussite, de richesse scénaristique ou de précision formelle semble aussi inadéquat que de comparer les derniers films de Howard Hawks à ceux de ses plus jeunes contemporains (comme Paul Schrader s'exclamant sur Facebook : "Est-ce qu'un cinéaste américain important a fait un film aussi mauvais que 'Cry Macho' depuis 'Le Sport favori de l'homme' ? C'est en tous points raté : scénario, lumière, décors, accessoires, costumes et distribution") .
Voir le numéro de la revue «Cahiers du cinéma, 781, 01/11/2021»
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