0 avis
Littérature et surveillance : transversalités sémiotiques
Article
Le choix dans ce dossier n'était pas de bâtir une anthologie littéraire, ni même théorique, de la surveillance. Il était, plus simplement, de dégager de la mise en scène de ce motif quelques modèles saillants à partir de leur invention littéraire ; il n'est donc pas étonnant que le corpus choisi par les contributeurs aille vers les oeuvres et les genres où ce motif est central et littéralement exalté : les utopies en ce qu'elles recèlent de dystopie (Engélibert, Horrein), les dystopies littéraires elles-mêmes (Costantini), les romans d'espionnage (Alonso Aldama), les jeux vidéo prolongeant pragmatiquement ces univers narratifs (Bonenfant), les récits - du corpus populaire des contes aux oeuvres littéraires - imposant de manière indirecte et oblique la surveillance à travers le motif corrélé de la paresse (Marrone) et enfin les oeuvres issues de l'expérience politique et traumatique de la surveillance répressive (Estay Stange). Car les relations entre littérature et surveillance sont entrelacées : d'un côté la littérature "sur" la surveillance, et de l'autre, la littérature "sous" surveillance. On entrebâillera cette porte, qui ouvre cependant sur un autre domaine socio-politique. Sommaire. Littérature et surveillance : transversalités sémiotiques, introduction. Identifier et s'identifier : la surveillance entre transitivité et réflexivité. Tant qu'il y aura des yeux. La surveillance et le frisson. Police et musique dans "Les Furtifs" d'Alain Damasio. Un monde de signes : l'espion en sémioticien. Echapper à la surveillance. La paresse comme transgression. Fiction vidéoludique et réalité de la surveillance de masse. Orwell : "Keeping an eye on you". Surveillance, censure, création. Sur Cairn : navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.
Voir le numéro de la revue «Littérature, 204, 01/12/2021»
Autres articles du numéro «Littérature»